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Coco Chanel : Un parfum de collabo.

Photo du rédacteur: Julie Bernard Julie Bernard

Dernière mise à jour : 1 nov. 2018

Depuis plusieurs années déjà des rumeurs circulent dans le domaine de la mode, on se chuchote de histoires bien étranges, qui font de Coco une espionne à la solde des nazis. Impossible… Mais tous se l’accorde : La vie de la divine créatrice recèle encore quelques parts d’ombres.


Gabrielle Bonheur Chanel, dite Coco. Son nom résonne encore comme le symbole de l'élégance à la Française, pourtant il faut se rendre à l’évidence, elle a travaillée pour l'Abwehr, le service de renseignement de l’État major allemand.

Mais quelles sont les raisons qui poussent Chanel à collaborer ?

Un accord établi entre les allemands et Chanel stipule que si elle effectue une mission en Espagne en 1941, ils libéreront son neveu, André Pallas, fait prisonnier sur la ligne Maginot en 40. Et puis dans leur grande bonté, les nazis allaient faire ce qu’ils pouvaient pour qu’elle récupère intégralement la société de parfums (Chanel n°5) dont elle avait revendu la majorité des part en 1924 aux Wertheimer une famille juive.


A l’aube du conflit Chanel est à la tête d’un empire de la mode. Mais quelques détails écornent déjà son image. La grève de 1936, menée par ses ouvrières qui demandent de meilleurs salaires n’est pas pour plaire à Coco.

En 1939, après la patriote mais éphémère collection “Bleu-Blanc-Rouge” elle ferme boutique et licencie ses 4000 petites mains, avançant qu’en temps de guerre, la mode n’a pas sa place. (Ou un prétexte pour se venger des femmes qui exigeaient trop de liberté dans le travail ?)


Dans son livre ; Sleeping with the enemy, Coco Chanel’s secret war -comprenez “Au lit avec l’ennemi, la guerre secrète de Coco Chanel.” Hal Vaughan lève le voile sur les fréquentations et occupations de Coco pendant la seconde guerre mondiale grâce aux archives déclassifiés du MI6 et de l’Allemagne. Il n’est pas le premier à en parler, mais il affirme en plus que Coco Chanel était :

"Férocement antisémite bien avant que cela soit un moyen de plaire à l'occupant allemand, elle devint riche en se faisant apprécier des très riches et partageait leur détestation des juifs, des syndicats, des francs-maçons, des socialistes et du communisme. Elle estimait après 1933 que Hitler était un grands européen".

Coco Chanel, collaboratrice certes, mais antisémite ?

Retour en arrière : A la mort de sa mère la jeune fille est placée à l’orphelinat de l’abbaye d’Aubazine. Éduquée par les bonnes sœurs au moment de l’affaire Dreyfus, comment ne pas l'être ? L’opinion de Coco est certainement plus nuancée, elle fréquente les Rothschild, une famille juive, mais puissante, qu’elle distingue des “youpins”.

Mademoiselle profite donc des lois antisémites en vigueur sous le régime de Vichy. Elle attaque les frères Wertheimer, qui possèdent 70% de la parfumerie Chanel grâce à un accord voulu par la créatrice avant-guerre.


Faites pas les cons ou je vous dénonce.

Heureusement pour Coco, ils sont juifs, malheureusement pour elle, ils ont pris des précautions avant de s’exiler en Amérique. Les petits malins ont confiés les parfums Chanel à leur amis français Félix Amiot, ce qui met Coco hors course. Horripilée, elle dénonce la “fausse aryanisation” de la marque, en vain.

Après cet échec, Coco se lance dans un nouveau projet, et pas des moindre…


Coco (Gabrielle) Chanel dans sa suite du Ritz, Paris.

Coco devient l'agent Westminster


A 57 ans elle prend pour amant le ténébreux Hans Günther von Dincklage. On dit qu’il est beau, charmeur, intelligent, polyglotte. C’est lui qui obtient que Coco séjourne au Ritz pendant l’occupation, hôtel de luxe parisien fréquenté par les plus hauts dignitaires nazi, pendant qu’on rafle quelques rues plus loin.


Hans Günther von Dincklage



Ensemble ils vont vivre ce qu’on appelle dans le jargon une “collaboration horizontale”. Vous saisissez ? A l’horizontale, comme … Enfin je ne vais pas vous faire un dessin. Mais ça ne s’arrêtera pas là. Hans est aussi un espion notoire, un “Maître espion” à la solde de Joseph Goebbels, un des dirigeants de la propagande nazie.





Quelle aubaine d’avoir Coco Chanel, -très appréciée de Churchill- dans son lit ! Il en fait une véritable espionne de l’Abwehr, elle devient l’agent F-7124. Son nom de code : Westminster. (Oui elle prend le nom de son ancien mec, pas rancunière la Coco).

Sa mission si elle l’accepte : Obtenir un accord de paix séparée avec la Grande-Bretagne.

En réalité c’est elle qui soumet l’idée aux allemands. On la met en relation avec Walter Schellenberg. Dans le compte rendu de l’interrogatoire de ce dernier par le MI6 en 1945 on peut lire :

«Cette femme était présentée comme une personne connaissant suffisamment Churchill pour mener avec lui une négociation politique. Cela en tant qu'ennemie de la Russie, désireuse d'aider la France et l'Allemagne, dont les destinées sont, selon elle, étroitement liées.»


Coco a un peu le melon, elle table sur ses relations mondaines pour mettre fin à la guerre, mais de l’autre côté de la manche, Churchill a d’autres chats à fouetter.

La mission qui aura pour nom de code Chapeau de couture connait un échec cuisant.


A la libération, les FFI ( Forces françaises de l’intérieur) viennent chercher Coco au Ritz. Elle sera relâchée au bout de quelques heures seulement. Les ont-dits affirment que Churchill joua de son influence pour la faire libérer avec cette phrase :” Il ne faut pas prendre cette femme au sérieux”. Chanceuse, l’espionne échappe au sort de toutes les autres “collaboratrices horizontales” de l’époque. Pendant qu’elles sont traînées dans les rues, battues, rasées, ou pire, Coco offre des bouteilles de Chanel n°5 aux GI américains. Et puis, loin d’être idiote, elle se met au vert en Suisse.


Coco Chanel et Winston Churchill.

Après guerre, antisémite mais opportuniste, elle continue de travailler avec les frères Wertheimer. C’est un accord tacite entre les deux parti, les deux hommes savent que sans Coco, le célèbre Chanel n°5 perd toute sa valeur. Elle, est consciente que leur alliance commerciale est essentielle pour ses affaires.

Elle garde contact avec Walter Schellenberg, qui dirigeait l’opération “Chapeau de couture”. Lui aussi est exilé en Suisse après le procès de Nuremberg, mais il ne manque de rien grâce à Coco, qui l’entretient financièrement... Quelle bonne âme cette Coco.

 

- CHARLES-ROUX Edmonde, L'Irrégulière, ou mon itinéraire Coco Chanel, Grasset, 1974.

- VAUGHAN Hal, Sleeping with the enemy, Coco Chanel’s secret war. 2011.


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